Mot du président
LLe CAFAG (Conseil Africain Pour les Grades) est une institution créée en 2018
par l’Université Africaine Franco-Arabe de Bamako (Mali) pour évaluer la
carrière de ses encadreurs afin d’encourager la productivité et de les rendre
concurrentiels dans le monde universitaire. Il a été étendu à tous les universitaires
qui voudront y adhérer, le 06 juin 2021 à l’issue d’une réunion de concertation
des représentants de 17 autres pays africains au cours de la cérémonie de fin
d’année académique. Il est entériné par l’Etat malien sur visa de l’Académie de
Bamako, par arrêté N°Arrêté N°1355/AE-BKO-DR du 02/09/ 2021.
Dans ses principes, le CAFAG ne s’oppose pas aux systèmes d’évaluation
existants, mais se singularise par sa rigueur et sa souplesse. Rigoureux, parce qu’il
insiste sur la qualité des œuvres, souple parce qu’il s’ouvre aux universitaires de
tous horizons, notamment : les arabophones, les francophones, les anglophones,
etc., affiliés ou non à des établissements de recherche ou d’enseignements publics
ou privés. L’essentiel est de présenter une production universitaire fiable, et
mieux, qui met l’accent sur les innovations technologiques et culturelles qui
présentent des solutions évidentes aux problèmes réels auxquels font face nos
sociétés.
Il répond au besoin pressant de beaucoup d’universitaires qui, parce que non
affiliés aux systèmes d’évaluation existants, n’ont pas l’opportunité de faire valoir
des travaux postdoctoraux de grande importance pour le monde du savoir. Cela
est particulièrement remarquable en Afrique, chez les universitaires de langue
arabe, chez les chercheurs indépendants et les acteurs évoluant dans les
universités privées francophones ou anglophones qui n’ont pas créé leurs propres
systèmes d’évaluation.
Voilà pourquoi le CAFAG est accueilli à bras ouvert dans tous les pays. De son
berceau malien, il est actuellement partagé par 17 pays et une trentaine
d’universités en perspective.
Aussi, c’est pour servir nos pays que nous présentons ce cadre opportun au monde
universitaire et espérons qu’il répondra effectivement à leurs attentes.
Il est bien évident que la réforme des systèmes d’évaluation des enseignants –
chercheurs fait long débat dans le monde et particulièrement en France où la
réforme introduite par la loi de 2007 dite LRU (Loi relative aux libertés et
responsabilités des universités datant d’août 2007) a remplacé l’ancien système
dans lequel ce sont des commissions permanentes de spécialistes qui conféraient
les grades. Elle a jugé plus pertinente la création d’instances non permanentes,
désignées par les présidents des universités pour mettre fin, selon Christophe
Charle, « aux petits arrangements entre amis où les membres extérieurs désignés
par les commissions pratiquent l’échange de services, de commission à
commission, pour respecter les choix faits en interne par le noyau le plus influent
de tel ou tel département…» La loi 2007 ou LRU continue-t-il, s’entend lutter
contre le corporatisme qui est une forme de népotisme du système ancien pour
promouvoir la productivité et la qualité des produits. Christophe Charle.
L’ÉVALUATION DES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS : Critiques et
propositions. Presses de Sciences Po | « Vingtième Siècle. Revue d’histoire »
2009/2 n° 102 | pages 159 à 170 ISSN 0294-1759 ISBN 9782824631333 DOI
10.3917/ving.102.0159, c’est dans la même logique que s’inscrit le CAFAG.
Beaucoup d’universitaires avec des contributions significatives pour le progrès
de la science sont restés subalternes par manque d’un cadre approprié pour évaluer
et mettre en valeur leurs travaux.
Pour y arriver le CAFAG met en œuvre un paquet d’activités universitaires qui
permettent de repérer, de centraliser et diffuser les savoir utiles produits dans le
monde entier. A cet effet, il organise des colloques périodiques tous les deux ans,
un forum de la recherche scientifique et des inventions et innovations
technologiques tous les trois ans et édite une revue annuelle pour compiler les
publications.
Président du CAFAG Afrique
Pr DIARRA ABDOULAYE Mohamed
(Professeur Émérite)